Saint Vivien de Monségur


« Après mon mariage, je me suis installée dans la ferme de mes beaux-parents. »

 * Je suis née le 1er janvier 1926. Mes parents étaient métayers à Cours-de-Monségur, puis à Castelnau-sur-Gupie, en Lot-et-Garonne. C’est là que j’ai passé toute mon enfance. En 1940, mes parents ont acheté une ferme à Saint-Vivien-de-Monségur au lieu-dit Dénéchot. Notre voisin s’appelait Peyraud et je me suis mariée avec son fils en 1941.
Après mon mariage, je me suis installée dans la ferme de mes beaux-parents. Eux sont allés vivre dans le bourg de Saint-Vivien. Notre ferme était située au bout d’un chemin. D’un côté du chemin, il y avait la maison d’habitation et de l’autre une étable qui servait aussi de grange. Le puits et le four à prunes étaient situés derrière la maison. Quand j’y ai emménagé avec mon mari, pendant la guerre, on allait chercher l’eau au puits près de l’étable, avec l’arrosoir ou le seau. Nous nous éclairions avec des lampes à pétrole.Tant qu’ils étaient petits, les enfants dormaient avec nous, puis, plus grands, ils rejoignaient la chambre des filles ou celle des garçons. Nous prenions les repas tous ensemble dans la cuisine. Nous avions une cheminée et une cuisinière à bois pour faire à manger. Il y avait une bonne ambiance à la maison. Il valait mieux rire que pleurer.



Après la mort de mon mari, j’ai quitté la ferme de Dénéchot pour vivre dans le bourg avec mes enfants, dans la maison où vivaient autrefois mes beaux-parents. Ils l’avaient achetée en 1884. C’était une grande maison où il y avait autrefois l’école et la mairie de Saint-Vivien-de-Monségur. J’achetais le pain chez Lanson, le boulanger. Il était installé presque en face de l’église. J’allais aussi chez l’épicier, Savariau, qui faisait aussi café, et chez le boucher Hilaire, puis Ossard, où j’achetais parfois de l’entrecôte qu’on faisait griller sur la braise. On s’entendait bien avec les voisins : la Thérèse, qui habitait à côté de chez nous, le forgeron, Monsieur Faure, à droite de chez moi, qui ferrait surtout les vaches, et de l’autre côté, le coiffeur Daunis et l’épicerie bureau de tabac de Madame Faugas.
A la ferme, je faisais ce qu’une femme doit faire : aider son mari à travailler la terre. J’ai appris l’agriculture en regardant travailler mes parents. C’était naturel. On faisait un peu de vignes, un peu de tabac, du maïs et de l’élevage. Derrière la maison, il y avait le poulailler et le parc à cochons. Les volailles – poules, oies, canards, pintades – servaient uniquement à notre consommation familiale. Nous faisions du foie gras, mais ça ne réussissait pas toujours. Nous avions aussi des bois à Saint-Vivien. Les hommes coupaient le bois et nous les aidions à faire les fagots.


Le bourg de Saint-Vivien-de-Monségur au début du XXe siècle.

« C’est en rentrant du Limousin pour aller à Nice que ma mère a acheté une maison à Saint-Vivien-de-Monségur, au lieu-dit Le Blaizot. »

* Je suis né en 1927 à Paris dans le seizième arrondissement, 3 rue Jacques Offenbach. Mon père était retraité de la marine et ma mère, mère au foyer. J’ai d’abord vécu à Paris, puis à Nice à partir de 1936. Nous nous sommes réfugiés en Limousin pendant la guerre. C’est en rentrant du Limousin pour aller à Nice que ma mère a acheté une maison à Saint-Vivien-de-Monségur, au lieu-dit Le Blaizot. Je m’y suis installé avec ma femme vers 1955. Le Blaizot est un lieu-dit situé entre le bourg de Monségur et le village de Saint-Vivien. Il y avait quatre maisons. Notre habitation était une maison bourgeoise, très grande, avec un étage pour les chambres. En bas, nous avions une cuisine et une grande salle à manger. Ma mère vivait avec nous.
Je n’étais pas un notable, mais étant réparateur radio et télé, je ne faisais pas les mêmes activités que mes voisins qui, eux, étaient fermiers. Il y avait une énorme différence de culture qui pesait sur les rapports. Nous vivions différemment. On ne voyait pas les choses de la même façon. Je n’allais pas dans les fermes pour me ravitailler, nos contacts étaient donc assez limités.
       Dans le bourg de Saint-Vivien, Il y avait Savariau l’épicier qui faisait de tout, un boulanger, Lanson, et un boucher, Ossard. J’achetais mes cigarettes à Monségur. J’ai fumé assez longtemps, jusqu’à deux paquets de cigarettes par jour. Je fumais dans mon atelier. J’ai arrêté la cigarette en 1973. En 1960, j’avais arrêté de boire du vin, parce que j’en buvais trop. Je le prenais comme un médicament.

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