* J’ai commencé à
faire de la musique à l’âge de sept ans, en 1928, car mon père était musicien
et professeur de violon. C’est lui qui m’a appris le violon. Avant et pendant
la guerre, je jouais du violon dans un orchestre qu’avait créé mon père : les Noctambul’s. Nous étions une quinzaine
et nous nous produisions dans toute la région. On faisait les bals et les
fêtes.
J’aimais beaucoup
ça. Je jouais aussi pour les fêtes religieuses dans l’église.
Mon père voulait que je fasse
le violon à fond et à la maison, le soir, il me forçait à jouer. Il me
disait : « Tu feras d’abord ton
heure de violon, on verra les devoirs après ».
Je donnais des cours de violon
aux enfants après la classe dans l’école des filles de Monségur. J’avais une
dizaine d’élèves. Je leur apprenais principalement le solfège. Je donnais
les cours de violon au domicile des élèves, pendant une heure. Je me rappelle
que je traversais le foirail pour aller donner mes cours de violon. J’aimais
beaucoup le violon et la musique, mais j’ai arrêté après mon mariage, parce que
j’ai eu un fils et que j’ai monté un commerce avec mon mari. J’ai continué à
jouer pour moi, mais jamais en public.
« Pendant la guerre, il y
avait des bals clandestins. C’était interdit, mais on y allait quand
même. »
* On rencontrait les filles
pendant les bals. Pendant la guerre, il y avait des bals clandestins. C’était
interdit, mais on y allait quand même. Ici à la campagne, le couvre-feu
n’existait pratiquement pas. Ici, nous n’avions pas les Allemands. Je ne les ai
jamais vus. Les bals clandestins avaient lieu partout. Nous n’en avons pas
organisé chez nous à La Brande, mais
les voisins, oui. On se passait le mot, et on y allait. C’étaient des musiciens
du coin qui jouaient de l’accordéon, de la flûte, du violon parfois. On dansait
la valse, le tango … Le propriétaire des lieux fournissait la boisson et la
nourriture et l’on payait une participation. Il y en a qui se sont fait pincer
dans le coin, lors de descentes de police, je l’ai entendu dire. On avait un
peu peur. On se méfiait.
* J’allais aux bals clandestins
pendant la guerre. Il fallait se cacher. On allait chez l’un ou chez l’autre,
au Puy, celui qui avait de la place. Moi, je n’avais pas assez de place.
C’était gratuit. Si on voulait boire, il fallait payer sa bouteille. Il y avait
des gens de mon âge, entre seize et vingt ans, toujours les mêmes.
* J’allais un peu dans les bals
pendant la guerre, pour regarder. C’était amusant. Il y en avait assez souvent.
Ça se passait à Monségur sous la halle. Il y avait la mère Barbe, une femme un
peu bizarre à laquelle les garçons faisaient des tours. Il y avait Jeannine
Goulié qui participait à l’animation des bals avec son orchestre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire