« Dans les années
cinquante, nous vendions surtout des radios, des frigos et des fers à repasser
électriques. »
* À partir de 1945, j’ai habité Grand Rue avec mon mari, près de
l’actuelle librairie, où nous avons monté un magasin d’électroménager. C’était
l’époque des premiers frigos, des premiers postes de radio et des premiers fers
à repasser. Nous avions également deux ouvriers, Jacky, de Taillecavat et
Monsieur Tuffaut, de Monségur, qui faisaient les installations électriques dans
les maisons à la campagne. À
Monségur, tout le monde avait l’électricité, mais pas les gens de la campagne.
Le plus gros de notre clientèle venait de Monségur, de Saint-Vivien-de-Monségur
et de Dieulivol. Ils passaient commande à la boutique le jour du marché.
Dans les années cinquante, nous
vendions surtout des radios, des frigos et des fers à repasser électriques.
Notre clientèle était aisée et notre magasin fonctionnait très bien. Nous avons
vendu des télévisions juste avant de quitter notre activité, à la fin des
années soixante et au début des années soixante-dix. Mon mari réparait un peu.
Nous avions également un réparateur télé sur Saint-Vivien-de-Monségur, Monsieur
Prempain. Il travaillait énormément, parce qu’il travaillait très bien. C’est
moi qui faisais la comptabilité. Nous avions un comptable de La Réole qui
venait tous les mois.
Nous avons tenu le magasin
pendant trente ans, puis nous l’avons vendu. Mon mari faisait ce métier pour
faire plaisir à mes parents, mais ça ne lui plaisait pas trop. Dès qu’on a pu
acheter une affaire de cinéma sur Bordeaux, en 1973, nous sommes partis.
La vie à Monségur nous plaisait beaucoup. On s’entendait très bien
avec les autres commerçants : Le marchand drapier, Beylard, le pâtissier,
Sorbier, la maison Vignaux, le marchand de chaussures, Monsieur Feuille, le pharmacien, Monsieur Cambefort,
l’épicerie La Ruche, le photographe,
mon oncle Nabos, le quincaillier, Monsieur Duqueyron et la librairie Colin.
Monségur n’a pas beaucoup changé. Il y a moins de commerçants, mais de nouveaux
magasins se sont installés autour de la halle qui n’existaient pas
autrefois : un marchand de fleurs, un antiquaire ... Tout le monde se parlait, on
était très bien ensemble, mais on s’invitait rarement les uns chez les autres.
La rue Porte de La Réole en 2011. |
Jeanine Hénaud à l’entrée de la rue. |
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