« À dix ans, je ne trayais
pas les vaches et je ne travaillais pas la terre. Je surveillais la
troupe. »
* Chez Régaud, nous étions une
famille. On se levait le matin, on déjeunait, puis chacun se préparait et se
débrouillait avec ses affaires. Mon père disait : « Toi tu feras ça, et ton frère fera ça ». Nous nous
sommes toujours bien entendus. On obéissait. Je n’ai jamais vu mon père se
fâcher parce qu’on ne faisait pas ce qu’il nous demandait. Il ne s’est jamais
disputé avec personne. Quand il avait dit « non »,
c’était « non ». Quand il
avait dit « oui », c’était « oui ».
J’aidais ma mère à la
préparation du repas. Mais elle devait également aller travailler sur la terre.
Aujourd’hui on fait beaucoup de choses chimiquement, ce qui détruit les sols,
mais à cette époque, le travail de la terre était dur.
J’ai commencé à pomper l’eau du
puits à partir de l’âge de dix ans. Il fallait remplir son seau. S’il était
trop plein, c’était fatigant. Autrefois, on ne gaspillait pas, on mesurait.
Quand on avait besoin d’eau fraîche, nous allions au puits à tour de rôle. À
dix ans, je ne trayais pas les vaches et je ne travaillais pas la terre. Je
surveillais la troupe. Je suis l’aînée de sept enfants, six filles et un
garçon et je devais m’occuper d’eux. Garder les enfants, c’était très pénible.
Mes frères et sœurs n’étaient pas mal élevés, mais c’était dur quand même.
Le puits de la propriété Régaud (La Tuilerie, commune du Puy), où Amélia Albucher allait chercher l’eau lorsqu’elle était enfant. |
« C’est moi qui gardais
les vaches. »
* Les prés n’étaient pas
clôturés lorsque j’étais jeune. C’est moi qui gardais les vaches. Comme les
voisins avaient eux aussi des vaches, il fallait que chacun garde ses bêtes
pour qu’elles ne se battent pas ou qu’elles n’aillent pas manger dans le champ
du voisin. On s’amusait beaucoup, car comme les prés se trouvaient derrière le
bourg, les enfants du village venaient nous retrouver pour jouer. C’était à la
fois un travail et une distraction.
* Quand je rentrais de l’école de
Rimons, j’aidais mes parents. Le travail dépendait des saisons. Ma mère
s’occupait des oies, des canards, et moi, il fallait que je commence à préparer
le souper. J’étais fille unique. Vers l’âge de huit ou neuf ans, à la belle
saison, j’allais garder les bêtes dans les champs, et au mois d’août, je
ramassais les épis de blé qui restaient dans les champs après la moisson
pendant que je gardais les animaux.
* J’aidais mes parents à la
ferme de Darmissan. Ils me retenaient
pendant les vendanges car ce n’était pas intéressant pour eux de prendre du
personnel. C’était la même chose au moment des fenaisons et des
moissons. J’étais absent de l’école pendant plusieurs semaines.
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