« Garçons et filles étaient mélangés,
mais nous étions assez peu de filles. »
* Je suis allée à l’école puis au collège
jusqu’à seize ans, d’abord à l’école laïque de Saint-Ferme, de 1926 à 1932,
puis à Saint-Denis, dans la région parisienne, de l’âge de dix ans et demi à
l’âge de treize ans. L’école de Saint-Ferme était située dans la mairie
actuelle, dans une grande classe qui a été plus tard transformée en salle des
mariages. L’instituteur s’occupait de trois divisions différentes. Garçons et
filles étaient mélangés, mais nous étions assez peu de filles. La plupart
d’entre-elles allaient à l’école libre qui se trouvait de l’autre côté de
l’abbaye. Nous ne jouions pas avec les garçons, car nous étions séparés pendant
la récréation. Dans notre cour, il y avait de gros marronniers qui ont été
remplacés aujourd’hui par des platanes. S’il pleuvait, on pouvait se réfugier
sous l’affichoir de la mairie, qui formait comme un petit hangar dans la cour.
Nos toilettes se trouvaient dans la cour des garçons. Ils nous donnaient
parfois des coups de poings, si bien que nous allions toujours aux toilettes à
deux ou trois filles. Pendant que l’une se faisait chahuter par les garçons,
l’autre pouvait faire pipi. C’étaient des toilettes sommaires avec un trou
entouré de pierre sur lesquelles on posait nos pieds. Il y avait un casier pour
les filles et un casier pour les garçons. On y accédait par une porte en bois.
C’est le monsieur chargé de l’entretien du jardin de l’école qui vidait les toilettes.
Ce jardin fournissait des légumes pour la cantine de l’école.
Quand j’étais petite, Il
y a des enfants de la campagne qui ne parlaient que le Patois, ils apprenaient
le Français à l’école. Ils étaient punis par l’instituteur s‘ils
parlaient le Gavache ou le Patois. Moi, je ne le parlais pas, mais je me
souviens que quand j’allais à l’école à Saint-Denis, j’étais punie par la
maîtresse parce que je n’avais pas le bon accent.
« Nous étions plusieurs à faire le trajet depuis la route de
Cazaugitat, la route de Pellegrue et le village des Gentis. »
* Je suis allé à l’école publique de Saint-Ferme de 1938 à 1948.
C’était une école de garçons. L’école publique des filles se trouvait à la
sortie de Saint-Ferme, sur la route de Monségur. Ma sœur allait à l’école libre
qui était dans le cloître à côté de l’abbaye. Elle a été fermée après la
guerre. Son institutrice s’appelait Madame Paquier.
Dans mon école, il y avait deux classes. L’instituteur, Monsieur Babaut,
s’occupait des grands et sa femme s’occupait des petits. La cantine se trouvait
à côté de l’école des filles. Il fallait traverser la route pour y aller. Ça
n’était pas bon. La cantinière s’appelait Madame Chantereau.
L’école
possédait un bâtiment avec un étage, une cour et un préau. Dans la classe, nous
avions des bureaux en bois, avec des encriers et des porte-plumes. On recevait
des bons points lorsqu’on travaillait bien. L’enseignant nous tapait sur les
doigts parfois, mais ça n’était jamais méchant. On se chauffait avec un poêle à
bois. C’est le maître qui chargeait le poêle avec le bois que les parents
apportaient. Le bois était entreposé dans le bûcher, situé sous la classe, au
rez-de-chaussée.
Dans la cour de l’école, on
jouait surtout aux billes, rarement au ballon parce que ça pouvait casser les
vitres et il fallait aller le chercher de l’autre côté du mur.
Les enfants de
l’école venaient de Saint-Ferme et des communes d’à côté, en particulier
Dieulivol, où il n’y avait pas d’école. Depuis Darmissan, nous y allions à pied avec des sabots de bois. ça faisait deux kilomètres environ.
Nous étions plusieurs à faire le trajet depuis la route de Cazaugitat, la route
de Pellegrue et le village des Gentis. C’était la guerre, il y avait des réfugiés. Nous étions nombreux. Tout le
long de la route, on récupérait des copains. Il y avait plusieurs routes possibles. Les routes étaient goudronnées, sauf
celle des Gentils, une route avec des cailloux
blancs entretenue par prestations pour le fauchage des fossés, le raclage des
accotements, et le cassage des pierres. A cette époque-là, les gens circulaient
en voiture à cheval ou à bicyclette, avec des pneus pleins
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Vue actuelle des bâtiments de l'ancienne école libre de Saint-Ferme. |
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Enfants costumés sur le perron de l'école libre de Saint-Ferme vers 1935. |
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