Rimons


« J’étais fille unique et couchais dans la chambre avec mes parents. »

* Je suis née en 1914 à Rimons, au lieu-dit Lyon. Mes parents ont travaillé chez un châtelain, Monsieur Ouvrard, comme domestiques puis sont devenus métayers à Rimons, chez Monsieur Bignon. Ils travaillaient la terre. Les propriétaires habitaient Caumont. Ils avaient une fille de mon âge. Quand ils venaient aider mes parents à travailler, je jouais avec leur fille. Nous jouions avec des poupées en chiffon, avec des feuilles d’arbres, dont on faisait de l’argent … 
Dans la maison, les pièces étaient assez grandes : une cuisine, un couloir et une chambre. J’étais fille unique et couchais dans la chambre avec mes parents. Nous n’avions pas d’électricité : on utilisait une grosse lampe à pétrole suspendue, et pour aller au lit, on s’éclairait à la bougie. Il y avait un puits et une pompe devant la porte pour l’eau.
Lorsque j’étais petite, nous allions faire les commissions à pied à Castelmoron où il y avait un épicier et un boulanger. J’achetais mes espadrilles chez l’épicier, qui avait de tout : des pantoufles, de la laine, du coton et du fromage recouvert avec une cloche. Plus tard, il y a eu une petite épicerie dans le village de Rimons et des marchands passaient régulièrement : un boulanger, qui faisait moitié Rimons, moitié Castelmoron et qui passait deux fois par semaine, un poissonnier qui venait de Castillon et l’épicier qui venait de Castelmoron avec un petit fourgon et passait une fois par semaine.
Je me suis mariée en 1933. Mon mari travaillait alors avec son père qui était cantonnier à Rimons. Nous nous sommes installés pendant un an à Saint-Ferme, où sa mère exploitait une ferme.
Ensuite, nous avons pris un fermage à Rimons, dans le village de Fougirard. Il y avait de la vigne, des terres et de la prairie. On avait trois vaches pour travailler et une vache pour le lait. À Fougirard, il y avait cinq ou six maisons, des métayers et des propriétaires. L’un d’entre eux était métayer chez le boulanger de Saint-Ferme.
Notre patron a vendu la ferme à un voisin, qui en a confié l’entretien à des domestiques, si bien que nous avons dû changer de propriétaire. Nous avons alors trouvé une bonne propriété à Saint-Ferme, un peu trop grande, car je n’ai pas pu la faire seule pendant la guerre, sans mon mari qui était parti en Algérie. Je suis alors retournée chez mes parents à Rimons. Quand mon mari a été démobilisé, nous avons trouvé une autre ferme dans Rimons, à Galeteau. On y faisait le vin, le tabac, le blé, le bétail – nous avions quatre bêtes – et le maïs pour la provision. Nous avions des canards, des oies et des cochons avec lesquels nous faisions du confit, des foies gras et la cuisine du cochon pour notre consommation familiale.

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