Saint Sulpice de Guillerague


« J’étais une gratte bouzique  : je travaillais la terre à la main. »

* Je suis née en 1926 à Saint-Sulpice-de-Guilleragues, dans le Canton de Monségur. C’était un bourg assez animé. On se retrouvait à l’église quand il y avait des manifestations. Il y avait un épicier ambulant qui passait deux ou trois jours par semaine : Hilaire, de Mesterrieux.
Mes parents étaient propriétaires de leur ferme à Saint-Sulpice. Ils faisaient de la vigne, du tabac, du bétail – vaches et veaux – des Garonnaises pour la viande et des hollandaises pour le lait. J’étais une gratte bouzique : je travaillais la terre à la main. Le bouzique est un petit ver qu’on utilise comme appât à la pêche. C’était dur.
Nous avions une cuisine et deux chambres. Le sol était carrelé. Notre puits se trouvait près de la ferme et il y avait toujours de l’eau. Le confort est arrivé plus tard avec l’eau courante, quand ils ont installé les robinets, après la guerre. On s’éclairait à la lampe à Carbure.
J’ai travaillé à la ferme d’abord avec mes parents puis avec mon mari. Je me suis mariée après la guerre et j’ai eu deux enfants. Mon mari était assez autoritaire. Je me levais et je préparais le petit-déjeuner. Il fallait ensuite aider pour traire les vaches, donner à manger au bétail et aux volailles. Puis je partais aux champs. J’ai l’impression d’avoir été privée de beaucoup de choses. On n’était pas très riches, il fallait tirer la couenne. On faisait attention quand on cuisinait. On a mangé beaucoup de patates. On ne mangeait pas de la viande tous les jours. La soupe était le plat principal.

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